Archives du mot-clé Afrique

FOIRE AUX LIENS: 15 mars

Foire aux liens

33 CORÉENS CONDAMNÉS A MORT – Ils auraient aidé à l’implantation de 500 églises en Corée du Nord. L’info tourne beaucoup en anglophonie. Je n’ai pas pu trouver la moindre info française à parti ceci.

10 CHOSES QUE J’AURAI VOULU SAVOIR AU DÉBUT DU MINISTÈRE – C’est génial que l’article existe enfin en français. Le pasteur Sam Storms réfléchit à ses 40 années de pastorat et fait la liste de ce qu’il aurait aimé savoir plus tôt.

PAYS OÙ LE MENSONGE EST ROI – Le Point montre que les politiques français ont beaucoup plus de facilité à mentir que les américains.

APPEL VIBRANT A REDÉFINIR LE SUCCÈS DANS L’IMPLANTATION [ENG] – Très bon article par un implanteur en Écosse dans une situation bien plus similaire à la France qu’aux USA.

COMBIEN VAUT LE TRAVAIL D’UNE MÈRE AU FOYER? – « Cette étude est faite simplement pour s’amuser et n’est en aucun cas purement scientifique, évidemment. Mais pour la treizième année consécutive nous faisons notre possible pour montrer à tout le monde l’importance des mamans, en calculant combien elles seraient payées si elles percevaient un salaire pour leur dur labeur » MA: Bénédicte Lemarinier

LES JEUNES HOMMES METTENT EN PÉRIL L’AVENIR? [ENG] – C’est ce que dit cet article. Surtout en cause, l’Inde et la Chine où il manque des millions de femmes à cause d’avortements.

LA BIBLE MINIMALISTE – Un artiste résume chaque livre de la Bible en une image. Regardez l’Ancien et le Nouveau Testament. MA: Olivier Keshavjee

8 CARTES POUR VOIR L’AFRIQUE AUTREMENT [ENG] – MA: GB

VIDÉO: UNE FEMME PARLE SANS PARLER DE NOMBREUSES LANGUES – Marrant! MA: TW

LIVRE : Comment l’Afrique a façonné la pensée chrétienne

Couverture de Comment l'Afrique a façonné la pensée chrétienneAvant de lire Comment l’Afrique à façonné la pensée chrétienne (Thomas C. Oden), on peut s’interroger : quel est l’intérêt de se plonger dans le christianisme africain du premier millénaire? Origène, Tertullien, les martyrs de Scilli (près de Carthage), la controverse nestorienne, la conquête arabe de l’Egypte… Ça nous concerne vraiment? Tim Challies répond par l’affirmative et argumente dans un article dont je vous recommande la lecture : «Sept raisons d’étudier l’histoire de l’Église (article en anglais)».

Etudier l’histoire de l’Église c’est aussi, à un moment ou à un autre, être confronté à la tradition. A cet égard, cet article, «tradition vs. traditionalisme»,  est éclairant.

L’ambition de Thomas C. Oden

«C’est d’abord en Afrique que les avancées intellectuelles décisives apportées par le christianisme ont été étudiées et comprises, bien avant que celles-ci ne soient reconnues en Europe, et quelque mille ans avant qu’elles n’atteignent l’Amérique du Nord. […] La pensée chrétienne classique est profondément façonnée par l’imagination africaine née sur le sol africain. […] La semence s’est propagée depuis l’Afrique vers le Nord» (p.7-8)  C’est, en résumé, la thèse que défend l’auteur.

Le travail de Oden grouille d’illustrations de ce mouvement des idées du Sud vers le Nord, à bien évaluer. Prenons Cassiodore, puisqu’on a déjà parlé du personnage. Vers 550, il crée un scriptorium qui permettra à nombre de textes écrits initialement en Afrique en Asie d’êtres découverts par les Européens. La tradition intellectuelle africaine du IVe siècle est ainsi pour la première fois transmise à l’Europe du VIe siècle. Le modèle de ce scriptorium a fait ses preuves auparavant avec les bibliothèques de Cyrénaïque (Libye), Alexandrie (Egypte), Carthage (Tunisie) et Hippone (Algérie).

D’ailleurs, précisons d’emblée que sous le terme «Afrique», les territoires africains concernés sont grosso modo ceux qui correspondent aux actuels Egypte, Soudan, Ethiopie, Erythrée, Libye, Tunisie, Algérie et Maroc.

Vous pouvez en savoir davantage puisque l’introduction est disponible en intégralité et gratuitement.

Le livre Comment l’Afrique a façonné la pensée chrétienne

Plus qu’un ouvrage d’histoire, c’est un véritable essai historiographique (càd sur la manière dont est écrite l’histoire). En effet, l’auteur ne se contente pas de montrer dans quelle mesure l’Afrique a marqué de son sceau la pensée chrétienne (cela ne recouvre que le chapitre 2). Il identifie ce que l’Afrique a légué au christianisme (= histoire), mais il s’interroge aussi sur le travail des historiens, à savoir : pourquoi être passé à côté de la richesse laissée à la pensée chrétienne par les chrétiens africains des premiers siècles de l’Eglise, pourquoi ne pas avoir accordé à ce phénomène une importance proportionnelle à son ampleur (= historiographie)? Il revient sur «les responsables de cette myopie», comme il les nomme (p. 75).

Oden accorde une place prépondérante aux chercheurs africains. Ils doivent se saisir de l’étude de ces siècles de présence chrétienne sur leur continent, au risque sinon d’y voir un nouvel instrument de domination du Nord sur le Sud par le biais des travaux euro-américains. Par exemple, il déplore que de deux listes : Rousseau, Nietzsche, Marx et Freud (liste 1) ou Tertullien, Cyprien, Athanase et Augustin (liste 2), ce soit la liste africaine la beaucoup moins citée par l’intelligentsia africaine (p. 77).

Cependant, au chapitre 5, «les écueils à éviter», véritable chapitre de méthode, il rappelle la nécessité de «se prémunir d’un afrocentrisme excessif» et les moyens pour y parvenir.

Enfin, l’ouvrage se clôt par une chronologie que je qualifierais à la fois de concise et de fournie. Concise car seulement 54 pages pour passer en revue l’an 1 à l’an 1000, ne nous leurrons pas, c’est évidemment peu ! Mais fournie aussi car y sont replacés quantités d’écrits, de personnages, de persécutions, d’hérésies… L’enchevêtrement de jalons constitutifs du christianisme et de l’islam est intéressant, par exemple : le temps de la division des musulmans entre chiites et sunnites correspond à celui du troisième concile de Constantinople, dernières décennies du VIIe siècle. S’ajoutent quelques dates clés du judaïsme.

Le plus, ce sont aussi les cartes et schémas (dont certains consultables sur l’intro en ligne).

Notre avis

Quelques faiblesses  :

– La bibliographie qui figure en fin d’ouvrage est un outil utile mais c’est très regrettable que l’auteur n’ait pas mentionné par des notes ce qui se rapportait à quoi. Il ne donne les références d’aucune source dans son développement. Plus d’une fois, j’ai griffonné « des noms! des noms! ».

 – La vision de l’historiographie est manichéenne, peut-être par souci de vulgarisation. Les historiens auraient tout passé sous silence du christianisme africain de l’Antiquité et du haut Moyen Age et the Early African Christianity project proposerait une redécouverte totale, bref, une révolution! J’ai déjà suivi des cours à l’université où ce dont il parle était abordé. C’est davantage un manque de diffusion parmi  le commun des mortels de la dette que le christianisme doit à l’Afrique qui est à pointer du doigt, qu’un manque d’intérêt des historiens, du moins pour ces vingt dernières années (je ne parle pas du XIXe siècle!).

On le recommande car : 

1. Nous manquons cruellement d’informations sur le haut Moyen Âge (Ve-Xe siècles), encore appelé the Dark Ages!!! « Cette expression fait d’avantage allusion à nos propres ténèbres qu’aux évènements qui se produisirent à cette époque» (p. 81). Un tel ouvrage, en particulier le deuxième chapitre, nous donne accès à la richesse de réflexion, d’expérience, de sagesse de nos devanciers, sans trop se perdre dans les détails d’érudits.

2. On découvre ou redécouvre comment le christianisme s’est répandu avec vitalité au Maghreb du IIe au VIIe siècle. C’est un riche enseignement pour quiconque est préoccupé par le dialogue avec les musulmans. Le récit des martyrs de Scilli en 180 témoigne, par exemple, d’une implantation chrétienne au moins dès cette date et probablement un peu auparavant en Afrique du Nord (p. 23 et 190). Ce n’est qu’au VIIe siècle que l’Islam a conquis une grande partie du christianisme africain. Bref, la foi chrétienne n’est certainement pas un truc importé d’Europe ou d’Occident dans les pays du Sud comme le prétendent ses détracteurs.

3. Est proposée une collaboration de toute l’Afrique : l’Afrique du Nord n’est pas moins africaine que la subsaharienne. Les chrétiens du Sud doivent aussi faire leur l’héritage intellectuel des Pères de l’Eglise que les coptes, au Nord, reconnaissent davantage. Pourquoi les chrétiens coptes ne seraient pas plus engagés dans des ministères de service actifs au sud et vice-versa (p. 90)?

Mais… :

Je ne peux pas ne pas préciser qu’Oden écrit d’abord pour des étudiants/chercheurs en histoire ancienne et médiévale (ou pour susciter des vocations dans ce domaine!) et c’est un véritable programme d’étude qu’il écrit.  Des parties aux intitulés « avancées de la recherche », « la publication des résultats », « des exigences linguistiques rigoureuses », «étudier les sources primaires », pourront donc être éloignées des intérêts du lecteur lambda.

Découvrez le site du groupement Early African Christianity project.

Pour conclure, on ne peut que se réjouir de voir que des études des traductions de la Bible en copte bohaïrique des années 300 peuvent servir une cause bien plus large que celle de l’érudition. « Notre objectif est d’être un modeste instrument de l’esprit en participant à la création, à l’édification et à la formation de communautés chrétiennes africaines » (p. 179).

C’est gratuit de s’abonner par email à NotreEglise.com. Il suffit de cliquer ici.

•3 leçons de la conférence Lausanne III au Cape

Plusieurs de mes amis ont eu l’occasion de participer à la conférence internationale à Cape Town. L’un d’entre eux, Saotra Rajaobelina nous raconte trois choses qui l’ont marqué. On y retrouve la solution pour l’Eglise occidentale, une encouragement à la générosité et on apprend quelle est la plus grande injustice dans le monde:

Émouvant : au congrès, j’ai passé beaucoup de temps avec un délégué d’un pays d’Afrique. La première chose que j’ai remarqué chez lui est sa maigreur. J’ai appris par une autre personne qu’il se privait parfois de nourriture au profit de ses enfants. Je me suis fait la réflexion que nos églises investissent pas mal d’argent pour leur confort personnel en pensant très peu aux frères et soeurs dans le monde dont le ventre crient famine. Que Dieu nous pardonne et nous permette d’imiter ce mouvement étudiant du Bangladesh : bien qu’extrêmement pauvres et persécutés ils ont envoyés 5000 dollars US à leurs frères et soeurs en Haïti suite au tremblement de terre.

Remuant : Rencontrer des frères et soeurs de Jos au Nigéria est particulier. Dans cette ville des centaines de chrétiens se sont fait massacrés par des extrémistes musulmans ces dernières années. Un responsable d’église a donné son témoignage : sa femme a été torturé, son ami proche brûlé vif, d’autres amis massacrés. Cependant il a terminé son récit en affirmant avec hardiesse qu’il était prêt à mourir pour la cause de l’évangile…Ce qui était déroutant c’est que beaucoup d’autres délégués tenait le même discours : du Nigéria à la Tunisie, de la Corée du Nord à l’Érythrée nos frères et soeurs sont prêts à être torturés, voir leur famille souffrir, offrir leurs vies pour que l’évangile progresse.

La plus grande injustice qui soit : 27 % de la population mondiale n’a encore aucun accès à l’évangile. Des dizaines de milliers de personnes sont mortes aujourd’hui sans avoir jamais su que Jésus existait. Or, seul 2 % des ressources missionnaires mondiales sont consacrées à ces peuples. C’est la plus grande injustice qui existe sur cette terre et dont nous sommes responsables. Chaque pays a été exhorté à prendre au sérieux le défi de ces peuples n’ayant aucun accès à l’évangile, y compris la France… Jossy Chacko fondateur d’empart, un mouvement d’implantation d’églises dans le nord de l’Inde prétend : « tant d’églises en Occident sont en train de mourir. Elles sont devenues nombrilistes. Mais quand elles se tournent vers l’extérieur et redécouvrent la mission envers les peuples non-atteints, elles sont revitalisées et redynamisées¹ ». C’est bon à savoir!

1 Jossy Chacko dans Inouï p 205 voir aussi le site www.empart.ch

Lectures de Greg-Amour révolutionnaire (Festo Kivengere)



Auteur : Kivengere Festo
Editeur : BLF
Prix : 9€
Année : 2007
Nombre de pages : 128
ISBN : 9782910246302

Dos de couverture :
L’amour prêché par Jésus ne ressemble pas à un vague sentiment de bien-être : il révolutionne les vies. Il transforme chaque jour vers plus d’honnêteté envers Dieu, envers les autres et envers soi. Décrire ce changement au quotidien, c’est le défi captivant que révèle l’auteur à l’aide de son indéniable talent de conteur africain.
Avec humour et beaucoup de profondeur, il replace le rôle de la croix au centre de la vie du chrétien : jalousie, hypocrisie, orgueil… Tout y passe ! « Ce que j’ai découvert, dit-il, c’est combien Jésus aime à remplir les vides.»
L’auteur apprendra à mettre en pratique cet « amour révolutionnaire », allant jusqu’à aimer le dictateur paranoïaque et cruel qui règne en Ouganda de 1971 à 1979.

Mon avis :
J’avais besoin de lire ce livre cette semaine. Il m’a fait pensé plusieurs fois au livre de Roy Hession « mon chemin du calvaire » chez le même éditeur. L’auteur était un homme qui ne voulait pas attristé le Saint-Esprit dans sa vie et quand cela arrivé quand même il n’avait qu’une chose à faire : demander pardon à Dieu et aux personnes avec lesquelles ils étaient en conflit. Cela semble si simple, pourtant en lisant le livre et en essayant de le vivre, on se rend bien compte que ce n’est pas chose facile. Pourtant Dieu ne change pas, Il reste le même. Ce livre est une invitation à revenir à Lui sans cesse.


Pasteur Greg
Acheter Amour révolutionnaire à la boutique BLF Europe